Durant cet entretien, Alban de Montmarin (fondateur et président de Placeminute) et François Nicolas (fondateur et président d’Amaclio Productions) évoquent leurs 7 années de partenariat autour du conseil en stratégie de billetterie.

Amaclio Productions, le spécialiste de la production de spectacles monumentaux

---

Alban de Montmarin : Bonjour François, peux-tu présenter Amaclio Productions ?

François Nicolas : Bonjour Alban. Amaclio Productions est le spécialiste de la production de spectacles sur les monuments les plus importants de l’histoire de France. Nous avons réalisé des spectacles aux Invalides, au Mont-Saint-Michel, au Château Comtal de Carcassonne ou encore cette année à Saumur. Notre objectif est de raconter l’histoire de ces monuments en les sublimant via des projections vidéo. Nous réalisons une dizaine de spectacles par an.

Depuis cette année, nous avons évolué et ouvert un lieu à La Défense, où nous produisons le premier spectacle en réalité virtuelle du monde : Éternelle Notre-Dame. Le contenu est financé par Orange, réalisé par Émissive, scénarisé par Bruno Sellier et produit par nous, dont 30% des revenus sont reversés à la reconstruction de Notre-Dame. Nous sommes fiers de cette prouesse technique qui permet aux spectateurs de vivre l’histoire de Notre-Dame de sa construction, jusqu’à l’incendie.

En automne prochain, sur le parvis de La Défense en lieu et place d’Éternelle Notre-Dame qui déménage sur le parvis de Notre-Dame, nous ouvrirons la première Cité de l’Histoire. 8 000 m2 qui raconteront l’histoire de France via des films immersifs, un parcours permanent de 40 minutes, une grande frise interactive, des expériences VR et plein d’autres surprises. Cette cité est créée en collaboration avec Franck Ferrand qui est chargé des scénarios et de la direction artistique.

A : C’est un vrai changement de stratégie, pourquoi passer des monuments à un endroit clos et impersonnel ?

F : Tout d’abord, nous n’arrêtons pas de faire des spectacles sur les monuments. Mais ces monuments nous imposent par leur structure des limites sur ce que l’on peut y faire. A la Cité de l’Histoire, nous pouvons laisser libre cours à notre imagination et raconter des histoires que nous avons toujours voulu raconter.

Placeminute et Amaclio Productions, une histoire qui dure depuis 7 ans

---

A : Comment Amaclio s’est retrouvé à travailler avec nous ?

F : La première année de la Nuit aux Invalides, il y a 10 ans, nous avons travaillé avec un acteur historique. Nous avons tout de suite remarqué que cet acteur avait des limites techniques et des manques sur les besoins que l’on avait. Nos recherches se sont arrêtées sur la billetterie Moxity, avec qui nous avons lancé un nouveau partenariat. En 2015, tu as racheté cette société et nous avons continué avec vous.

A : Tu te rappelles des difficultés des deux premières années ? 

F : En 2016 et 2017, nous imposions notre vision des choses et nous te voyons plus comme un prestataire. Tu as fait le dos rond jusqu’en 2018, où tu as voulu reprendre la main sur la stratégie de billetterie.

A : C’est un problème que je rencontre avec certains des nouveaux organisateurs qui travaillent avec nous. Vu qu’aucun acteur de billetterie ne propose de conseil stratégique multi-distributeur, les organisateurs n’imaginent pas que l’on peut les aider et que l’on va dans leur sens. Ils pensent souvent que si on leur propose de multiplier les points de vente nous-mêmes, il y a un loup derrière. Sauf qu’en réalité, on part du principe que l’objectif est que l’organisateur vende le plus de places, quelque soit son origine, même en dépit de nos chiffres. C’est pour cela qu’en 2018, je reprends la main sur la stratégie de billetterie en collaboration avec tes équipes.

F : Et c’est à ce moment-là que tu multiplies les distributeurs. On ne travaillait qu’avec Fnac et Ticketac. Tu nous as fait travailler avec Ticketmaster, BilletRéduc, et Fever. Surtout, tu parles le même langage qu’eux, c’est beaucoup plus fluide.

A : Il a aussi fallu expliquer qu’il fallait arrêter de regarder le montant des commissions des distributeurs.

F : Oui, et tu as dû être très persuasif. Tu expliques que la rémunération du distributeur, plus élevée que la tienne, est normale car il amène de nouveaux spectateurs que l’on ne touche pas avec toi. Au final, la part des distributeurs est passée de 7% de nos ventes à 25% alors que les chiffres ont progressé de près de 60% entre 2017 et 2021. Il ne faut pas oublier que tu as aussi modifier tous les prix. On avait une grille tarifaire avec plus de 50 tarifs. Tu as tout simplifié et augmenté certains prix en analysant les ventes. Les places les plus demandées ont sensiblement été augmentées. Les moins demandées ont été baissées et proposées aux distributeurs en promotion exclusive.

A : Si la multi-distribution est le sujet majeur de Placeminute, il y a aussi les autres accélérateurs de vente que l’on met en place. 

F : Déjà Placeminute en tant que tel, quand tu m’avais dit que tu avais vendu 8% des places sur votre agenda grâce à ta communauté, je ne t’avais pas cru. Tu vends plus que ce que tu nous coûtes. C’est d’ailleurs une vraie force. Je suis sans cesse démarcher par plein de solutions qui ne proposent pas de vente de billets en tant que tel. Ils proposent des liens vers des mini-sites, comme toi, mais n’ont pas d’espace de vente ou le client final peut choisir ce qu’il veut faire.

A : Je ne te cache pas que cela a été long. L’agenda ne vendait que 2 à 3 % des ventes de nos clients au début. C’est depuis 2018 que l’on a senti une explosion. Sur une année normale comme 2019, on était à 17% des ventes pour un coût moyen de 5%. Depuis le 1er janvier 2022, on a vendu 21% des places de nos clients organisateurs. On est responsables en marge nette de 16% des ventes. En 2020, juste avant la pandémie, on a lancé des campagnes d’affichage dans le métro parisien et on a repris cette logique en 2022. Depuis récemment, nous avons également un nouveau partenariat avec Smile Wanted. Notre objectif est de ne pas être un coût, mais un accélérateur de revenus pour nos organisateurs. A ce titre, nous devrions développer de nouvelles idées.

F : D’ailleurs, tu gères aussi gratuitement la mise en place et le suivi de nos campagnes sponsorisées sur Google et Facebook.

A : Oui, on se rémunère à la vente au même tarif qu’une vente normale.

F : Comme avec Google Ads et Facebook Ads, tu gères les budgets et a pour objectif d’être à moins de 20% de frais sur une vente.

A : Exact. Par exemple, en 2021, pour la Nuit aux Invalides, on a réussi à avoir un ratio de 18€ pour 1€ investi.

F : Quand je vois ce que tu es capable de faire et la proposition de tes concurrents, j’ai toujours été surpris que tu n’es pas plus de clients. Tu vends combien de billets par an environ ?

A : Autour de 700 000 par an. Après en 2022, on augmente bien, on devrait atteindre les 800 000. Maintenant, il est logique que j’ai moins de clients que les gros acteurs du marché. Nous nous sommes spécialisés dans le conseil, nous nous devons donc de proposer le service adéquat. C’est assez long de former un conseiller pour qu’il ait tous les tenants et aboutissants de notre métier. Je pense que l’on peut encore avoir 4 ou 5 clients équivalents à toi, qui vendent donc plus de 100 000 billets. En revanche, nous sommes aptes à avoir plus de clients entre 5 000 et 10 000 places, qui nécessitent moins de conseils qu’un organisateur comme toi.

F : Tu imagines comment les prochaines années ?

A : Dans un premier temps, garder l’avance technique que Placeminute a glané ces dernières années. Puis également sortir quelques nouveautés, comme la gestion automatique des groupes via signature de devis en ligne et la création automatique de billets. Se posera aussi la question du numéroté placé que l’on a jamais voulu mettre en place. Et de ton côté ?

F : Assurer le démarrage de la Cité de l’Histoire, et selon les opportunités, peut-être lancer ce projet dans d’autres villes en France et à l’étranger.

Notice: Undefined variable: sharedaddy_active in /home/blogbillxo/www/wp-content/themes/mauer-storyteller/single.php on line 38